
Par Julie Clément, conseillère
Je me suis souvent demandé : « Pourquoi m’a-t-il fallu autant d’années pour apprendre à valider les émotions? Et pourquoi, malgré mon expérience, j’ai encore de la difficulté à le faire avec mes proches? »
La vérité, c’est qu’en tant qu’êtres humains, donc profondément émotionnels, il est parfois difficile de garder le cap lorsque nos propres zones vulnérables sont touchées.
La validation émotionnelle, c’est reconnaître et accueillir ce que l’autre ressent, sans juger ni minimiser. Avec un proche vivant un problème de santé mentale, cette attitude devient essentielle : elle lui permet de se sentir entendu, compris et moins seul, renforçant ainsi le lien et apaisant sa détresse.
Mais valider n’est pas toujours simple. Cela demande de la sensibilité, une bonne connaissance de soi… et parfois, du courage. Car valider les émotions de l’autre fait aussi émerger les nôtres, certaines réconfortantes, d’autres lourdes et inconfortables.
Aux Amis de la santé mentale, nous parlons souvent du FOG (peur, obligation, culpabilité), ce brouillard émotionnel qui s’installe lorsqu’on accompagne un proche en souffrance. On veut réparer, trouver le bon chemin, porter le fardeau… et la culpabilité s’installe. Petit à petit, ce poids rend la validation encore plus difficile.
Alors, comment avancer?
- Ne restez pas seul·e : cherchez du soutien pour sortir du brouillard.
- Apprivoisez vos inquiétudes : valider ne signifie pas encourager de mauvais comportements.
- Remettez en question vos croyances : certaines cultures valorisent la force et la retenue, rendant la validation plus complexe.
- Prenez conscience de vos peurs : les émotions de l’autre peuvent résonner avec les vôtres et vous déstabiliser.
- Observez vos dynamiques relationnelles : la validation ne crée pas de dépendance, elle ouvre à la compréhension.
Valider, c’est un chemin parfois cahoteux, mais chaque effort compte. Soyons bienveillants envers nous-mêmes : chaque fois que nous validons une émotion, nous permettons à l’autre de se sentir un peu moins seul dans sa lutte.