La culpabilité du proche aidant: Comprendre et gérer cette émotion

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Par Jessica Schiff, conseillère

Certaines personnes se lancent dans le rôle de proche aidant avec enthousiasme, dès qu’un être cher a besoin d’aide. D’autres se sentent forcées d’endosser ce rôle, sans grande envie. Peu importe la façon dont on devient proche aidant, ce n’est jamais facile de s’occuper d’une personne vivant avec un problème de santé mentale. Et souvent, une foule d’émotions se bousculent. Parmi elles, une revient constamment : la culpabilité, celle qui vient de l’intérieur, ou celle que d’autres font peser sur nos épaules.

On peut se sentir coupable pour plusieurs raisons, par exemple :

  • Coupable de poser des limites et de dire non.
  • Coupable de se mettre en colère contre la personne malade.
  • Coupable d’en vouloir au fait que notre propre vie soit mise sur pause à cause de la situation.

Mais qu’est-ce que la culpabilité, au juste? C’est une émotion complètement normale, et parfois utile. Lorsqu’on a fait du tort à quelqu’un, la culpabilité peut nous pousser à réparer. Mais elle n’est pas toujours aidante. Elle peut aussi nous amener à oublier nos propres besoins, à en faire plus que ce que l’on peut réellement supporter… et mener à l’épuisement du proche aidant.

Que faire avec la culpabilité du proche aidant?

  • Prenez le temps de réfléchir à vos émotions et validez-les. Il est normal et compréhensible de ressentir de la culpabilité (ou toute autre émotion). La refouler ou la nier ne la fera pas disparaître.
  • Répondez à la culpabilité. Utilisez cette petite voix rationnelle qui vous rappelle que vous avez le droit de poser des limites, de prendre des pauses, d’avoir du temps pour vous.
  • Pratiquez l’autoréflexion et l’autodialogue. Le but n’est pas d’éliminer complètement la culpabilité, c’est impossible. Comme le chante Chappell Roan : « You’d have to stop the world just to stop the feeling ». L’objectif, c’est plutôt de trouver des façons saines de composer avec elle quand elle se présente.
  • Prenez soin de vous. Quand on est fatigué, affamé, isolé ou pas bien dans son corps, il est encore plus difficile de garder l’équilibre. Comme le décrit Marsha Linehan, fondatrice de la DBT, on a besoin à la fois de logique et d’émotion pour atteindre la « sagesse intérieure ». Mais cet équilibre n’est possible que si l’on prend soin de soi d’abord.

Rester seul avec ses difficultés ne fait que les alourdir. Aller chercher du soutien — auprès d’un ami, d’un groupe de soutien ou d’un organisme communautaire, peut alléger ce poids et rendre la culpabilité plus gérable.

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